Châtellerault
L’arrivée des Acadiens dans la région Poitou-Charentes, après le Grand Dérangement, s’est faite par vagues successives. D’abord vers 1755 : certains sont envoyés dans les colonies britanniques, puis en Angleterre et en France. Une deuxième vague arrive en France après la prise de la forteresse de Louisbourg et de l’île Saint-Jean en 1758. Enfin, après le traité de Paris (1763), les habitants de l’ancienne colonie française vont devoir s’exiler. Certains décident de partir vers les colonies méridionales : Guyane, Saint-Domingue, la Louisiane ; d’autres sont rapatriés dans les ports français. Dispersés et séparés de leurs familles, la plupart des exilés acadiens vont tenter de s’installer sur ces différentes terres d’accueil.
Dès 1758, le port de Rochefort reçoit une partie de ces réfugiés. Arrivés dans un état de fatigue prononcé, ils sont soignés dans l’hôpital de l’Ile d’Aix. Beaucoup ne survivent pas et sont enterrés dans le cimetière de l’île. D’autres s’y installent et les registres de la paroisse de l’église font d’ailleurs mention d’un mariage en janvier 1766 entre Gervais Gautreau, âgé de 22 ans et de Marguerite Le Prince, tous deux natifs de l’Acadie.
Des Acadiens, arrivés dans les ports de la Manche vont, vers 1773, après quelques années passées à survivre grâce à la pension journalière du roi, être envoyés dans le Poitou dans le cadre de l’implantation de la colonie acadienne mise en place par Pérusse des Cars dans le Châtelleraudais.

Accueillis provisoirement dans différents lieux comme l’abbaye de l’Etoile, le quartier de Châteauneuf à Châtellerault, ou encore le château de Marsugeau à Archigny, certains sont ensuite installés dans les maisons acadiennes construites à leur intention. D’autres sont accueillis dans des fermes alentour , comme celle du Fief-Bâtard sur la commune de Leigné-les-Bois. Les paroisses environnantes (Archigny, Cenan, Leigné-les-Bois, Monthoiron) vont garder dans leurs registres paroissiaux les traces des naissances et mariages de ces Acadiens .